jeudi 30 octobre 2014

Dans la peau de Pierre Richard

Il y a deux semaines, juste avant les vacances de la Toussaint, je suis rentrée chez moi, assez tard, après une bonne journée en déplacement. J'avais quelques dossiers et surtout le PC du bureau dans le coffre de la voiture. Ne tentons pas le diable, me suis-je dit : j'ai donc garé la voiture, au chaud, dans le garage, histoire de limiter les possibles risques de vol. Moi, parano ?
Anyway...


Le lendemain, une grosse journée m'attendais : je devais gérer numéro 1 et numéro 2 le lendemain matin et le lendemain soir.
Bon, toi, Supermaman, tu dois te dire "et alors ??" parce que c'est ton quotidien, mais moi, j'ai Supermari à la maison qui m'aide vachement, et en gros, chacun gère le numéro de son choix. Du coup, j'ai tout de suite compris que ça voulait dire : "se lever plus tôt", "ne pas traîner trois heures sous la douche"et "ne pas changer d'avis 4 fois sur la tenue du jour".
Pour que moi aussi je sois une Supermaman, il me fallait donc AN-TI-CI-PER.

C'est ainsi que, au moment de me coucher, les vêtements et sacs de tout ce petit monde étaient prêts, la table du petit déj préparée, l'heure du réveil avancée, etc.

Jour J...

Quand à 8H05, j'ai lancé à numéro 1 : "allez, je mets numéro 2 dans sa poussette et on t'emmène à l'école", je me suis dit "wouhou, trop balaise la meuf". Bon, ok, je m'étais levée à 6H15 et j'ai speedé comme une dératée MAIS..... l'essentiel était que j'avais réussi.
J'ouvre la porte et là, je vois qu'il pleut. Ah merde, j'ai pas la protection de pluie de la poussette et je ne sais vraiment pas où elle est (tant pis, l'école est à deux minutes, on va se magner). Ah re-merde, je ne peux pas à la fois manier la poussette et tenir un parapluie pour empêcher à mes cheveux de frisotter (tant pis, je ressemblerai à Mafalda).
Numéro 1 est fier de se balader avec son parapluie des minions, qu'on lui a ramené de New-York, yeaaaaaaah.

Je vous rappelle que les minions ressemblent à ça :


Le parapluie a une petite poignée en forme de minion, et ressemble à ça :


Bref, numéro 1 descend les deux marches de l'entrée avec son magnifique parapluie, je le suis, cheveux au vent, avec la poussette sans protection de pluie, je prends la poignée de notre belle porte d'époque et je claque la porte.
Vous avez déjà vécu ce moment où au moment où vous faites un truc, vous réalisez que pt'être bien que vous avez fait une grosse connerie ?
Et bah moi, c'était pile à ce moment. Au moment où je claque la porte, j'me dis "putaiiiin, mes clés !!!!!".
Bon, pas la peine de préciser que je ne peux pas ouvrir de l'extérieur sans mes clés.

Je tente une recherche dans mon sac et dans mes poches de veste.
  • Non, elles sont pas là. 
  • Bien, bien, bien.
  • Sauvée : dans mon sac, j'ai mes clés de voiture ! Au-moins je peux emmener numéro 2 à la crèche et aller bosser.
  • Ah bah non, j'ai mis la voiture dans le garage, et mes clés de garage sont avec les clés de la maison.
  • Bon, bon, bon, je suis dans la merde. Il pleut, mes cheveux vont bientôt se transformer et on va m'appeler Tina (Turner).
  • Mais pourquoi j'ai rangé cette foutue bagnole dans le garage moi ???? Et là, je me souviens pourquoi.
  • Donc je résume : pas de clés de maison, ni de garage, pas de voiture, pas de PC, pas de dossiers, pas de René. Journée de merde.
"Maman, je peux marcher jusqu’à l'école ?". Ah oui, bon, chaque chose en son temps, je décide de déposer numéro 1 à l'école. Sur le chemin de l'école, René m'appelle, en Supermari qu'il est, pour s'assurer que tout va bien. Il tombe sur une hystérique super malpolie, limite vulgaire (moi) :
  • Bordel de merde, j'ai oublié ces putains de clés dans la maison. Je fais comment putain ?
  • OK, euh, je suis à une heure de route et j'ai plein de rendez-vous, donc je peux rien faire là.
  • T'as pas compris, je suis dans la meeeeeerde ! Attends, j'aperçois la voisine, je te rappelle.
  • Euh, bon bah bonne journée chérie.
Supervoisine, tu ne le sais pas encore, mais toi aussi tu vas passer un début de journée de merde.
"Numéro 1, cours vite voir Supervoisine, elle est en train de charger son numéro 2 dans la bagnole, elle va se barrer, cours, cours, cours".
Pauvre gosse.
Une furie arrive derrière numéro 1 (toujours moi), en courant avec une numéro 2 incrédule dans sa poussette. La folle malpolie refait surface :
  • Putain, je me suis enfermée dehors. Tu peux me déposer à la crèche puis au boulot ?
  • Oui, pas de problème. Laisse-moi numéro 2, je m'occupe de l'installer dans la voiture.
  • Merci, t'es top. J'm'en veux, j'm'en veux, j'm'en veux, c'est pas possible d'être aussi conne.
Ndrl : d'habitude, je ne suis pas aussi vulgaire, mais c'est toute cette pression.
Je rappelle René pour lui dire que j'ai au-moins trouvé un plan pour aller à la crèche et au bureau. Pendant ce temps, numéro 1 en profite pour faire le coq avec une petite camarade de classe en lui montrant de très (trop) près son parapluie des minions.  Je suis obligée de raccrocher presque au nez de René pour la 2ème fois en moins de 5 minutes. Et je confisque le parapluie.

Grâce à Supervoisine, je débarque avec la poussette et le parapluie des minions au boulot sous les regards surpris de quelques collègues (d'où l'importance des photos ci-dessus). Il est 8h55.
Je m'en vais raconter mes péripéties à Superchef, après être allée au service informatique pour demander un PC de secours.
Superchef me demande : "bah, espèce de capitaliste, t'as une femme de ménage. Elle n'aurait pas tes clés par hasard ? Oui ? Et bah, allez, je t'emmène".
Avant de partir, j'appelle le service informatique "demande annulée les gars. Vous faites un super boulot les mecs".
Opération récupération des clés sous la pluie (l'état de mes cheveux est désormais inqualifiable) puis opération ouverture de la porte de la maison avec un éclair de lucidité : "Superchef, tu veux bien surveiller que tout se passe bien, parce qu'avec ma poisse, on ne sait jamais".
A ce moment là, je visualise l'endroit où j'avais oublié mes clés... : sur la serrure.
Et j'apprends par la même occasion qu'on ne PEUT PAS ouvrir cette porte si les clés sont restées dessus.
Pierre Richard, sors de ce corps.

Je remonte donc dans la voiture de Superchef, tel un chien avec la queue entre les jambes, et on repart au bureau. Il est 10h.
Je redescend au service informatique. Superinformaticien, en m’apercevant, me dit "c'était pas les bonnes clés ?". Si, si.
Je remonte dans mon bureau avec mon PC de secours.

Vous vous dites sûrement : "dis donc, espèce de boulet, comment tu t'en es sortie ?"
Grâce à René...qui s'est tapé 200 bornes le temps de midi pour me ramener ses clés de garage et de porte de derrière, seule solution pour rentrer chez nous sans faire appel à un serrurier.
L'heure de trajet lui a permis d'oublier toute envie de meurtre à mon égard. Écouter "la bonne touche" sur RTL, ça détend.

Bref...une belle journée bien pourrie comme on les aime.
La journée suivante a été une partie de plaisir, même lorsque la fermeture éclair des nouvelles chaussures de numéro 1 m'est restée dans les mains.




4 commentaires:

  1. j'adore, et je ne me lasse pas de cette histoire... ah lala, je pense à toi, à chaque fois que je ferme la porte de la maison...
    labellesoeur

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je viens de refaire la même avec la porte du garage ce soir. Heureusement, j'avais confié mes clés à une amie, qui a pu me dépanner...
      C'est pas possible

      Supprimer
  2. Ah oui la bravo... je pense qu'on peut te décerner le Pierre Richard d'Or... C'est assez impressionnant une poisse pareil en une seule journée... Ce qu'il faut se dire c'est que tu vas être tranquille pendant quelques mois maintenant non?
    Claire

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Normalement, oui....enfin...j'espère !!! Je me suis demandée si je n'avais pas été ensorcelée, mais René me dit que je suis juste à l'ouest !!

      Supprimer