le tricot, c'est tendance. Alors, à vos aiguilles !

Après une splendide chute de cheval début décembre, j'ai dû me trouver une nouvelle activité pouvant se réaliser depuis mon canapé, juste le temps nécessaire pour retrouver une démarche normale et pour pouvoir remonter sur l'animal.

J'ai reçu un mail d'une copine frimant avec ses belles créations, réalisées de ses propres mains avec une machine à coudre. Et c'est là que je me suis dit : "oh, tiens, à défaut de machine à coudre, si je me mettais au tricot ??". Ouais, je sais, j'aime vivre dangereusement !



René m'a prise pour une dingue : "c'est quoi la prochaine étape ? Tu t'achètes des charentaises et un chat ?". Roo, l'autre.
Il a surtout halluciné quand je suis rentrée avec tout le matos et que j'ai commencé à m'instruire grâce à des tutos sur YouTube (surtout ceux de "millemilliersdemailles", vraiment très bien faits).

Étant la seule nana sur cette planète à ne pas savoir faire deux choses en même temps, je ne pouvais pas et me concentrer sur les bases du tricot et tenir une conversation avec René. Il a donc passé quelques soirées avec une foldingue qui se débattait avec du gros fil et deux bâtons pointus.
Il comprend désormais ce que signifie "être marié pour le pire".

C'est vrai que je dois être moins glam' dans mon fauteuil, avec mes aiguilles et mes pelotes de laine, qu'avec mon pantalon moulant d'équitation. Moins glam' = ringarde. Mais ringarde = dans le coup. C'est à y perdre son latin.
Et pourtant, ce qui marche du tonnerre aujourd'hui, ce sont les activités ringardes. Au-delà du tricot, vous avez sûrement entendu que le coloriage pour adultes était grave à la mode. Sauf que ça s'appelle autrement : l'art thérapie (ça fait plus vendeur que "coloriage", admettons le. Il faudrait trouver un autre nom au tricot, c'est ça la solution). Colorier serait un antistress, apporterait une grande satisfaction personnelle pour les gens n'ayant pas de compétence créative particulière. Lu comme ça, c'est fait pour moi !

Mais bon, si je me ramène à la maison avec un bouquin de fleurs à colorier, René va finir par disjoncter, je ne peux pas prendre un tel risque.

Revenons à mon apprentissage du tricot.
La vendeuse Phildar est devenue, en 1 mois seulement, ma meilleure amie. Mais avant d'en arriver là, elle s'est montrée froide, genre "tu te mets au tricot en autodidacte, t'as personne pour te montrer ? Même pas une vieille tantine ? Personne, Nada ? Et bah, bon courage, je plains René..." mais a eu pitié et m'a expliqué 2-3 trucs avant de me dire : "si t'as besoin Supernana, tu repasses quand tu veux".
J'y suis allée au moins 2 fois par semaine, pendant décembre. Elle m'a fait recommencer plusieurs fois (perfectionniste Mme Phildar) et j'ai pu réaliser des snoods pour mes hommes, avec mes grosses aiguilles n°7, au point mousse, tout simple donc pour commencer.
Le snood, c'est très pratique pour numéro 1, avec le jeu du foulard qui me faisait flipper à chaque fois que je lui mettais une écharpe. Au-moins, avec un snood, pas de risque d'étranglement. Regardez comme c'est beau :

Non, mais si, en vrai, c'est vachement beau !

J'ai décidé de corser l'affaire. Je me lance dans une petite robe pour numéro 2. Celle là :
 

Le hic, c'est qu'elle se fait avec des aiguilles toutes petites (3,5), au point Jersey, et qu'au rythme où je vais, j'ai peu d'espoir de lui offrir avant ses 6 ans. J'ai recommencé le boulot au moins 10 fois déjà. En plus, l'apprentissage du point Jersey s'avère plus difficile que prévu. Et vas-y que je saute une maille, que j'en dédouble une autre, que je me trompe de point. La galère, je vous dit.

Si René hallucine à chaque fois qu'il me voit en train de tricoter, je vous raconte pas la tête de ma mère. "Oh nan, quelle horreur, ça me rappelle mes cours de tricot". A 28 ans et quelques, j'ai découvert que ma mère détestait le tricot et qu'elle avait le tricot en matière à l'école. Et dire que maintenant, des gens paient pour ça !

En tout cas, les vacances sont terminées, on a tous repris le chemin de l'école, je vais pouvoir m'y remettre le soir. J'aime bien, ça me détend (sauf quand je dois tout défaire) et je vous montrerai le résultat de la robounette dans quelques décennies, c'est promis.

#jesuischarlie
#jesuischoquéeparcertainspropostenussurlesréseauxsociaux
et aux concerné(e)s, j'aimerais qu'ils apprennent ceci : #tolérance